Les vétérinaires déplorent vivement la volte-face de l’Agrofront.
L’Union Professionnelle Vétérinaire et le VEDA se sont déjà longuement exprimée sur la dernière décision du Ministre Clarinval : une vaccination obligatoire des bovins et des moutons contre la fièvre catarrhale ovine (deux sérotypes) et contre la maladie hémorragique épizootique qui ravagent les campagnes française, allemande et néerlandaise, alors que nous déplorons déjà actuellement de lourdes pertes suite à l’épidémie de FCO 3 dans notre pays.
Cette décision a deux mérites : elle a été prise rapidement, vu l’urgence, et va dans le bon sens.
Elle présente cependant quelques inconvénients, notamment la délégation de la vaccination aux éleveurs, ce qui fait craindre une moins bonne gestion et un gaspillage déplacé (vu les conditionnements disponibles). Il est évident qu’un vétérinaire ne pourra aucunement certifier un acte qu’il n’a pas exécuté lui-même, ce qui empêchera l’exportation d’animaux vivants, un gros écueil économique. Elle suppose en outre un préfinancement par chaque vétérinaire particulièrement conséquent et difficilement gérable. Des solutions devront d’ailleurs être trouvées pour cet achat des différents vaccins alors que cela devrait être réalisé par l’Etat.
Au vu de la souffrance des ruminants et des pertes énormes subies par les élevages touchés par ces épizooties nous avons néanmoins approuvé l’essentiel de la décision du Ministre Clarinval : l’obligation de vacciner.
Après un premier accord des mouvements d’éleveurs, l’Agrofront (constitué de la FWA, du Boerenbond et de l’ABS) a signalé un revirement fatal : ils refusent la vaccination obligatoire.
Les vétérinaires craignent qu’ils se soient laissé « enfumer » par des rumeurs non fondées.
Les vaccinations induiraient les avortements, voire les mortalités qu’elles doivent prévenir. En réalité, ces accidents se produisent chez des animaux en période d’incubation lors de la vaccination (porteurs cliniquement sains).
Elles seraient inutiles parce que l’immunité naturelle (après infection) est installée dans notre pays. C’est dénier les réalités épidémiologiques (elle n’est que partielle). Entre autres, l’expérience du Covid 19 chez les humains démontre que l’immunité naturelle de masse doit être complétée par des campagnes de vaccination rigoureuses.
En outre, il est vrai que les éleveurs vont devoir supporter un poids financier non négligeable, mais incomparable avec les ravages de la langue bleue et de la MHE quand elles déferleront conjointement sur notre pays. De plus, des indemnisations, couvrant une (petite) partie des pertes, sont prévues pour les éleveurs wallons.
Alors, l’UPV et le VEDA exhortent les éleveurs à collaborer activement avec leurs praticiens pour préserver l’avenir de leurs exploitations. Une fois touchées, on observe de la souffrance, de la morbidité et de la mortalité, avec un impact économique certain. Chaque avorton (par exemple) c’est un jeune animal de moins pour la génération suivante. Un retard qui ne sera comblé qu’après plusieurs années…
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