L’Union Professionnelle Vétérinaire était bel et bien présente sur la foire de Libramont le week-end dernier avec pour objectif principal de faire entendre la détresse de la profession et le besoin urgent de soutien.

En mars dernier, nous avons clôturé une grande enquête intitulée « Vétérinaire, le plus beau métier du monde ? Utopie ou réalité ? ».  Plus de 500 vétérinaires y ont répondu, soit environ ¼ des vétérinaires wallons.

 

Les résultats qui en découlent sont alarmants ! Les nombreuses heures de travail, la clientèle de plus en plus exigeante et la charge administrative trop lourde, exposent largement les vétérinaires au burn-out ; le taux de suicide de la profession est d’ailleurs l’un des plus élevés. Cette étude nous montre aussi que 80% des vétérinaires n’ont pas confiance en l’avenir ; que 1 vétérinaire sur 4 quitte la profession dans les 3 ans de pratique (reconversion, exode…) ; et les vétérinaires estiment que leur rémunération est trop faible comparée aux années d’études et à la responsabilité supportée.

Ces résultats, nous ne pouvions les garder pour nous ! Nous devions les soumettre à nos ministres pour qu’ils puissent prendre acte de la détresse actuelle et construire avec nous, des solutions pour que l’avenir de la profession se profile de manière plus sereine. Nous avons donc invités les ministres madame Tellier, messieurs Borsus et Clarinval à se joindre à nous lors d’un cocktail – débat le dimanche de la Foire de Libramont, pour leur exposer les résultats de notre enquête et les inviter à prendre position.

Animés par notre souci de service à la société en général, nous, vétérinaires avons répondu présents aux exigences sociétales à de nombreuses reprises :

  • On nous a agréés pour mener la lutte contre la rage et d’autres maladies des animaux, nous avons répondu présents
  • La société nous a confié la santé de ses animaux, même de personnes qui n’en ont pas les moyens, et nous avons répondu présents
  • On nous a confié la santé des aliments, l’excellence alimentaire de la Belgique, et nous avons répondu présents
  • On nous a soumis à une obligation sans contrepartie de formation continue, et nous avons répondu présents
  • On nous a demandé de protéger la santé publique par l’efficacité des antibiotiques, nous avons répondu présents plus qu’aucune autre profession de santé
  • On nous a confié la gestion des épizooties et pour le futur des anthropozoonoses, et nous répondrons présents

A chaque moment de la vie, un vétérinaire agit ! Il est maintenant urgent de soutenir la profession car si nous souhaitons dépasser la gestion de l’urgence, être proactifs dans les défis de la santé et du bien-être animal à venir, les vétérinaires sont nécessaires, en nombre et en motivation. Or, d’ici 5 ans, si rien n’est mis en place pour soutenir la profession et encourager la jeune génération à renforcer les rangs, il y aura pénurie !

Les ministres invités ont directement apporté des réponses et promis quelques avancées dont voici un résumé.

Madame la Ministre Tellier s’engage : 

  • À prolonger les subsides à la stérilisation des chats, et aux soins des animaux de personnes précarisées
  • À maintenir et étendre les missions du vétérinaire communal en collaboration avec l’UBEA (unité du bien-être animal)
  • À fonder un cadre pérenne pour les missions des Vétérinaires Urgentistes Secours et Catastrophes et à trouver des financements pour la formation dans ce domaine.

Monsieur le Ministre Borsus, propose : 

  • D’initier un projet d’observatoire de la médecine vétérinaire qui, en médecine humaine, a débouché sur des aides à l’installation des jeunes médecins, entre autres mesures d’encouragement
  • D’étendre l’aide dédiée aux associations, aux vétérinaires non ruraux
  • De créer un guichet unique de simplification administrative pour les jeunes indépendants y compris les vétérinaires, afin de réduire les frais et les démarches administratives.
  • D’ouvrir la discussion sur le financement de la formation continue.

Monsieur le Ministre Clarinval, quant à lui, nous promet : 

  • De digitaliser et simplifier les démarches administratives sanitaires
  • De progresser dans la revalorisation des chargés de mission de l’AFSCA
  • De soutenir le régional dans le projet d’observatoire de la profession, et de soutenir la demande d’extension des aides à l’installation.

Ce cocktail – débat fut une réussite : 120 personnes étaient présentes dans la salle associant vétérinaires, partenaires et professionnels de la presse. Notre mission maintenant, est de surfer sur cet élan et de nous assurer que des solutions concrètes vont rapidement voir le jour. La pénurie est un problème européen, nous sonnons l’alerte !

 

Plus d’informations concernant notre enquête : https://drive.google.com/file/d/12n2zCfxOlXIcsphniKphKp4nrIpBXxou/view?usp=sharing