Nivelles, le 1 février 2021

L’Union Professionnelle Vétérinaire propose des pistes et conseille les particuliers

Un élevage de chiens aux pratiques soupçonnées douteuses a une fois encore été dénoncé la semaine dernière. L’occasion de rappeler que, lors de l’adoption d’un animal, le conseil d’un vétérinaire peut éviter bien des déboires. La section des praticiens en animaux de compagnie (SAVAB) de l’Union Professionnelle Vétérinaire a également sollicité les autorités compétentes en matière de bien-être animal, afin de trouver des pistes permettant le développement d’élevages de qualité.

La levée de boucliers provoquée récemment par l’enquête publique initiée par un éleveur de Blaton démontre l’importance du choix d’un animal de compagnie. De nombreux griefs sont énumérés sur les réseaux sociaux vis-à-vis de ce commerçant. La SAVAB ne souhaite pas les commenter ici, mais ce cas d’espèce nous mène à souligner qu’ils pourraient l’être vis-à-vis de bien d’autres de ses collègues.

La litanie des déconvenues subies par certains acquéreurs est bien connue des vétérinaires

  • Âge des animaux non conforme à l’annonce
  • Documents d’identification fallacieux ou falsifiés
  • Pédigrées invérifiables
  • État de santé déficient mais asymptomatique à l’achat
  • Animaux malades vendus sous médicaments
  • Clauses financières d’achat floues (identification et vaccins compris ?…)
  • Origine invérifiable … sujet local, importé ?
  • Socialisation incertaine, voire inexistante
  • Tares génétiques indécelables pour un profane

En outre, les nouveaux propriétaires sont parfois désagréablement surpris par l’évolution de leur ami. Des sujets vendus comme cochons nains ont atteint le poids respectable de 120 kg, avec un caractère bien affirmé !

Quelques conseils et pistes d’amélioration…

Depuis de nombreuses années, la SAVAB encourage tout futur propriétaire à demander l’aide d’un vétérinaire pour le conseiller dans le choix de son animal au cours d’une visite avant achat, qui l’orientera dans ses aspirations.

Bien plus, la SAVAB a recommandé et recommande encore aux autorités régionales de soutenir la création d’un label d’élevages canins et félins wallons de qualité certifiés par des experts vétérinaires qualifiés.

Dans la grande majorité des cas, il est préférable de s’adresser à des élevages familiaux de petite taille ou à des refuges et même de réviser son choix de race ou d’espèce de compagnie. Le conseil d’un vétérinaire peut vous éviter bien des déboires. Il sait où s’adresser pour éviter des déceptions qui se concluent souvent par des abandons. C’est-à-dire des échecs douloureux pour l’animal et son maître.

C’est la raison pour laquelle la SAVAB demande une entrevue aux autorités compétentes en matière de bien-être animal, bruxelloises et wallonnes, afin de trouver ensemble des pistes permettant le soutien et le développement d’élevages de qualité dans nos régions respectives.

Il faut faciliter l’accès à des vendeurs de qualité

Pour autant, il faut reconnaître que l’adoption d’un animal de compagnie n’est pas des plus simples pour l’acquéreur et très encadrée dans l’intérêt de l’animal. Donc le candidat détenteur s’adresse volontiers à des professionnels qui ont pignon sur rue plutôt qu’à des éleveurs particuliers du fait des procédures imposées par l’autorité :

  • Les particuliers rencontrent des difficultés pour communiquer la naissance d’une portée.
  • Les particuliers sont découragés par les formalités administratives.
  • Sous certaines conditions, le commerçant s’appelle aussi « éleveur », ce qui prête à confusion.
  • Les prix demandés par les éleveurs belges non importateurs sont la plupart du temps nettement plus élevés.
  • Le candidat adoptant a beaucoup de difficultés à trouver de jeunes animaux, les recherches internet favorisant les commerçants qui proposent des offres variées toute l’année.

Il y a donc un travail à réaliser, avec les autorités compétentes, afin d’améliorer la situation tout en veillant à l’intérêt des animaux…


Un animal de compagnie n’est pas une babiole

Les adoptants d’un animal, que ce soit un chien, un chat, un cheval ou un poisson rouge… doivent réaliser d’abord quelle est leur intention. La grande joie qu’un compagnon à poils, à plumes ou à écailles peut procurer s’assortit de certaines contraintes. Il faut lui assurer un hébergement adapté (niche ou prairie, écurie, pièce d’eau, vivarium…), des soins vétérinaires, une alimentation de qualité, éventuellement des occasions de se divertir et de se promener, une éducation…

Lorsque l’on tient une boule de poils confiante dans ses bras pour la première fois, comment résister à l’émotion ?

Mais bien souvent, ce compagnon sera là pour de nombreuses années et deviendra de plus en plus dépendant en vieillissant. Il ne sera pour rien dans les accidents de l’existence de leur détenteur (déménagement, divorce, décès…) et il faut anticiper cette responsabilité.