Depuis plusieurs années, des agressions sont perpétrées sur des animaux de ferme en France, en Allemagne et depuis peu, en Belgique. L’Union Professionnelle Vétérinaire lance un appel aux vétérinaires belges pour lui dénoncer ces méfaits.

Nivelles, le 28 septembre 2020

Des plaintes depuis 2014

Selon diverses sources bien informées, des plaintes ont été déposées d’abord en 2014 pour des mutilations surtout d’équidés, parfois des cadavres, parfois des animaux vivants qui ont pu échapper à leurs tortionnaires.

Des causes accidentelles ou des attaques de prédateurs sont évoquées mais dans certains cas, le type de lésion ne laisse aucun doute quant à des interventions humaines (yeux ou oreilles excisés, zones génitales ou poitrails ou membres lacérés,…). Si les victimes sont en majorité des équidés, il arrive que d’autres herbivores soient ciblés (veaux, alpagas,…).

Selon la police, les modes opératoires diffèrent souvent d’un cas à l’autre, ce qui indique que plusieurs individus sont à l’œuvre… un effet de « contagion » ?

De plus en plus d’agressions, en Belgique aussi

Depuis le début de l’année 2020, il semble que le type d’agressions et leur fréquence évoluent. Un cas en 2014, un autre en 2017, en 2018, puis la récurrence augmente : 34 en 2020, dont 25 en août 2020. La presse allemande fait aussi état de plusieurs cas semblables au cours de cet été 2020.

Voilà que la Belgique semble affectée par cette malveillance : un intrus a pénétré dans une porcherie en pleine canicule le 13 septembre et y a déconnecté la ventilation et l’alarme qui devait prévenir l’éleveur de toute panne électrique, provoquant la mort de 152 porcs par asphyxie et hyperthermie. Le mode opératoire laisse supposer des motivations très diverses, peut-être différentes de celles des pervers en France mais il ne peut s’agir d’une inadvertance. En outre, une centaine de lapins sont morts il y a peu dans des circonstances semblables dans la région liégeoise.

En France, les mobiles les plus divers sont évoqués

Des rites sataniques ? Des défis pervers ? …
Pour fournir des organes ou des tissus à un réseau mafieux? Pour tenter de déceler des maladies au sein du cheptel français? Pour produire du sérum anti-lymphocytaire, qui sert à éviter les rejets de greffe chez l’homme et qui est produit à partir de sang de cheval? …
Derrière cette succession de faits divers en France, on pourrait en réalité retrouver des vétérinaires véreux au service d’un trafic international.

L’avis de l’Union Professionnelle Vétérinaire

Notre expertise nous indique que les lésions dont la photographie nous est parvenue et les modes opératoires (contention par tord-nez, par licols…) sont à la portée de n’importe quel malfrat averti des techniques bouchères et des pratiques agricoles et/ou équestres. Ces méfaits ne nécessitent pas un matériel sophistiqué et les modes opératoires ne font certainement pas penser à des prélèvements à des fins médicales mais plutôt à une cruauté absurde.

En revanche, nous avons constaté que les soins vétérinaires dispensés aux animaux blessés ne méritent que des éloges.

En tant que vétérinaires, nous coordonnons nos efforts pour :
–        rassembler et recouper les éléments factuels
–        éventuellement, corroborer les plaintes des détenteurs d’animaux agressés.

Enfin, le Conseil d’Administration de l’UPV encourage la profession à lui dénoncer ces méfaits pour en assurer le relais au sein des Conseils Wallon et Bruxellois du Bien-être Animal.

Sources : Check News, Huffington Post, Sudinfo, Libération, La Dépêche, Euronews, Le Point, …

Contact presse : Dr Alain Schonbrodt, veterinaria@upv.be ou 0032 476 97 19 87